(Article d’origine publié le 26 avril 2016 par Riki Hayashi et Eric Dustin Brown, traduit par Sylvain)
RIKI : L’idée d’un compè’review (NdT : ou d’une consoeu’review d’ailleurs) m’est venu du fitness et de l’activité physique. Il est plus facile de suivre un régime ou un plan d’entraînement quand vous le faites avec un ami. Vous pouvez mettre en place une compétition entre vous si ce genre de chose vous motive. Vous pouvez vous aider l’un l’autre durant les périodes difficiles. Mais la plupart du temps, vous aurez quelqu’un avec qui embarquer dans votre périple et en parler de temps à autre. Après cette introduction, appelons mon compè’review. Hep, Eric!
ERIC : Plus tôt cette année, je me suis fixé deux objectifs.
1) Écrire une review pour chaque événement multi-arbitres sur lequel je travaille.
2) Écrire au moins 50 reviews en 2016.
Peu après avoir fait part de ces objectifs à Riki, il m’a ajouté sur un Google doc, une feuille de calcul utilisée par un groupe d’arbitres suivant publiquement leur progression pour tendre vers leurs objectifs. Mon impression ? Géniale. C’est un endroit sur lequel je peux tracer mes progrès pour que les autres personnes les voient et me relancent s’ils me voient dormir. Mais est-ce suffisant ? Où sont les encouragements et l’énergie pour continuer à venir vérifier ?
Comme nous parlions de cette feuille de calcul, Riki me demande de devenir son compè’review — un mot que j’adore même si c’est une abomination à écrire. En franchissant cette nouvelle étape vers un feedback conséquent, Riki et moi avons mutuellement investi dans le succès de l’autre.
RIKI : Je suis très motivé par la compétition. Comme Eric le sait, il me relance et me pousse. Quand l’année a commencé, il m’envoyait un message à chaque fois qu’il écrivait une review et spécialement quand il pouvait me rappeler qu’il était devant moi sur le nombre total de reviews écrites. J’arbitre suffisamment de tournois pour toujours avoir de une à trois reviews en attente au bout de ma plume. Chaque message d’Eric me mettait la pression et me faisait retourner sur mes notes et finir une de ces reviews en souffrance, qui ne méritaient pas plus d’être appelées « en attente » que les matchs toujours en cours après la fin d’une ronde.
ERIC : Je peux maintenant regarder cette feuille de calcul et voir qu’il est sur la bonne voie pour transcender sa forme humaine et enfin devenir un élémental de feedback.
RIKI : J’ai pris la tête de la course pour cette année et je ne compte pas regarder derrière moi. Mais les totaux mensuels sont importants. Comme nous suivons également nos reviews mensuellement, il est encore possible qu’Eric reprenne la tête et vienne me chambrer. Mais lentement et sûrement, je gagnerai cette course.
ERIC : Mais il n’est pas question que de chiffres. Avoir un compè’review signifie aussi avoir quelqu’un vers qui me tourner quand j’ai besoin d’aide. Il y a un mois environ j’écrivais une review difficile. J’avais besoin d’être très direct et sévère sur les performances d’un confrère. Mais je voulais aussi que cet arbitre sache que je me soucie de sa réussite. Quand Riki regarda ma proposition, il m’aida à articuler certains points plus lisiblement, ce qui aboutit à une review dont j’étais très content.
Alors que je travaillais su une autre review difficile, j’ai indiqué à Riki que j’avais un ressenti très négatif sur une expérience vécue sur un tournoi local. Et cette impression négative m’empêchait d’atteindre mon objectif de feedback. Mon compè’review me demanda simplement :
RIKI : « Qui a été ton arbitre préféré sur le Grand Prix DC ? » C’est une de mes questions récurrentes quand quelqu’un cherche de la matière et de la motivation pour écrire une review.
ERIC : Peu de temps après, j’avais écrit plusieurs centaines de mots sur une review positive de mon Team Leader sur le Grand Prix DC. Cette nuit-là, je suis allé me coucher rechargé par cet investissement positif dans le Programme d’Arbitrage plutôt que négatif à propos de mes propres difficulté à exprimer mon feedback. Les encouragements de mon compè’review ont non seulement fait du bien à mon moral mais ils m’ont aussi permis de formuler du feedback sur un arbitre qui avait aidé à rendre un événement génial.
RIKI : Quand on parle de feedback, il est facile de s’enliser dans la critique. On oublie trop souvent l’angle positif et élogieux. Se concentrer sur la critique peut s’avérer pesant pour vous. Changer de sujet peut vous faire du bien, surtout si vous êtes ancré dans un cycle de feedback négatif.
ERIC : Comme dans les reviews, la notion de responsabilité mutuelle signifie investir dans une autre personne. C’est s’assurer que chacun d’entre nous ne se sente pas comme sur une île déserte. C’est se rappeler que, en tant que programme, nous tendons tous vers les mêmes objectifs. Et ceux-ci sont plus faciles à atteindre avec des conseils et des encouragements.
RIKI : En tant que vétéran grisonnant de cette relation, on pourrait penser que je n’ai que peu à gagner à travailler avec Eric. En fait, ma participation à son périple a été personnellement enrichissante. Je suis un peu comme son coach personnel en reviews et le voir atteindre ses objectifs me donne un sentiment d’accomplissement. De plus, chaque conversation avec lui sur les reviews est un subtil rappel (ou pas si subtil) que je pourrais être en train d’en écrire une.
Disons qu’il est peut-être temps de retourner à nouveau à mes notes et de voir ce que j’ai sur les gens.