Bonjour à tous, et bienvenue dans Derrière un projet, qui s’attachera au fil de ses numéros à vous présenter des projets à travers les interviews de leur(s) protagoniste(s). Pour ce premier numéro, c’est Théo Cheng et Àre Maturana qui nous présentent Rule Ma Poule, série de podcasts francophones sur des sujets liés à l’arbitrage.
Charles-Henri : Bonjour messieurs ! Merci de votre participation à cette interview. Tout d’abord, qui êtes-vous ?
Àre : Qui je suis… . Alors, je suis Àre Maturana, arbitre niveau 2 depuis deux ans et j’habite à Toulouse. Je ne fais pas partie de Rule Ma Poule depuis le début. Je suis arrivé en tant que guest la première fois juste après la conférence de Toulouse en août 2015. C’était une émission sur le nouveau fonctionnement de Drawing Extra Card. À l’époque il y avait François Grossi qui était l’un des hosts. J’ai fait ensuite une deuxième séance en tant qu’invité puis j’ai rejoint le groupe définitivement.
Charles-Henri : Théo ?
Théo : Je suis Théo Cheng, arbitre aujourd’hui de niveau deux habitant à Lyon. Je suis devenu niveau 1 en août 2014 et je suis passé niveau 2 en février 2015. Accessoirement, aujourd’hui je suis également le capitaine de la région Rhône-Alpes, Auvergne, et Suisse francophone.
Àre : Et donc tu es toi dans le projet depuis le tout début. Puisque c’est toi qui l’a créé.
Théo : C’est ça, je m’ennuyais un peu donc je me suis dit « si je parlais pour que les autres m’écoutent » *rires*. Enfin je le fais déjà mais je ne pouvais le faire qu’avec les gens que j’avais à côté de moi, donc j’ai décidé d’entreprendre à plus grande échelle.
C : D’où vient l’idée de l’émission ?
T : RMP c’est un projet qui est venu naturellement dans mon parcours d’arbitre. Comme je l’ai dit, je ne suis pas resté niveau 1 très longtemps. J’ai arbitré de manière vraiment intense, j’ai dû faire 5 PTQs et 2 PPTQs en l’espace de 5 mois avant de passer niveau 2. Et donc, je n’ai pas spécialement lu les règles,ou les MTRs. J’ai beaucoup appris sur le tas et en participant aux KPs et j’ai appris énormément en écoutant l’émission Judge Cast faite par des arbitres aux Etats-Unis. Et finalement c’est un peu, en gros, ce que j’essaie d’exporter. Le concept, ce sont quelques arbitres qui parlent d’un thème donné pendant grosso modo une heure.
C : Plus précisément : quelle est l’étendue des sujets que vous pouvez aborder ?
T : De temps en temps, on n’a rien à faire donc on se connecte sur Skype et on discute ensemble […] Le sujet a en général toujours un lien avec l’arbitrage ; je ne m’engage pas à ce que ce soit toujours le cas, ça peut évoluer. Les sujets peuvent être divers, ça peut être des règles pures, de la policy, juste des informations globales sur l’arbitrage ou autre. La première émission était d’ailleurs un peu moins technique que toutes celles qui ont suivies.
À : Actuellement en tout cas, c’est tout ce qui est en lien avec l’arbitrage. Que ce soit des changements de règles ou des MTRs, des changements de policies etc. On a même eu des émissions avec des explications sur les raisons des changements de policies.
C : Mais ça veut dire que potentiellement un jour on peut avoir un RMP sur un sujet qui n’a pas forcément de rapport avec les règles ou autre mais sur des sujets plus globaux ?
T : Oui oui, on a par exemple déjà fait une émission sur « comment participer à un événement ». C’est un peu en rapport avec l’arbitrage mais ce n’est pas du tout un contenu technique.
À : On choisit le sujet qu’on veut en règle générale, mais il y a aussi des sujets qu’on couvre à chaque fois, comme par exemple les sorties d’édition ou les changements des policies.
C : Quel était le sujet de la première émission ?
T : Dans la première émission on a parlé d’une multitude de chose. En fait, c’était le tout début des PPTQ et donc on a parlé du principe et du changement qui allait se faire, des besoins des arbitres, de comment on pouvait aider les boutiques etc. De quoi d’autre…?
À : Je n’étais pas là, je ne peux pas vous aider.
T : Tu aurais dû écouter et retenir l’émission par cœur mais bon… Ça sera déduit de ton salaire… *rires*
On a parlé du Grand Prix Ultretch Modern Master 2, des Grand Prix français à venir. On a présenté le programme Exemplar, puisque les premières vagues n’avaient eu lieu qu’entre arbitres de haut niveau en beta test et ça a été ensuite étendu à tous les arbitres. Donc finalement on n’a pas du tout abordé de technique, on a juste parlé de ce qu’il se passait dans le monde de l’arbitrage.
À : C’est vrai que maintenant on essaie plutôt de se concentrer sur un sujet précis et on le développe vraiment. Il n’y a plus autant de sujets dans la même émission.
C : C’était plutôt une émission pour présenter le concept et que les auditeurs puissent voir si le projet les intéressait donc ?
T : Exact. La première émission était en février 2015. Une émission un peu en beta. On a abordé beaucoup de thèmes, c’était aussi pour tester comment on pouvait aborder les sujets de manière différente. On se réglait au niveau de comment on prenait la parole, comment on discutait, à qui on voulait vraiment s’adresser. C’était l’émission un peu fourre-tout et au final la vraie première émission a eu lieu à la sortie de Dragons de Tarkir.
C : Combien d’épisodes sont sortis pour le moment et où peut-on les trouver ? Y-a-t-il des archives ?
T : Cette question tombe à point nommé *rires*.
À : On a eu *rires*.
T : C’était précédemment hébergé sur un site qui s’appelait « Univers Podcast ». Ce site a été fermé en mars 2017. Je ne sais pas s’il y a eu des avertissements mais je n’en ai pas reçu et du coup, tout a été fermé. J’ai les émissions sur mon PC, mais aujourd’hui il n’y a plus d’endroit où on peut tous les trouver. J’ai tout mis sur mon cloud perso et j’ai donné l’accès à la dernière émission mais pas encore pour les autres. Il faut que je vois comment on peut trouver un autre endroit pour avoir une archive. Peut-être le blog ? Il faudra que je me renseigne. Côté fréquence, on fait environ une émission par mois, un peu moins.
C : Combien de temps prend la réalisation d’un épisode ?
À : Geoffrey (ndlr : arbitre de niveau 1 d’Avignon, ayant rejoint le projet quelques mois avant l’interview) et moi, on a la tâche la plus ingrate. C’est très simple pour nous (encore plus pour moi dernièrement). Je dis à Geoffrey « peux-tu préparer le prochain sujet ? ». Ensuite, comme on est plus à l’aise maintenant pour parler des sujets, on regarde juste rapidement ce qu’il faut aborder et après on avance dans la discussion au fur et à mesure. On essaie pour Geoffrey d’avoir quand même un plan bien précis puisqu’il débute.
Pour répondre à la question, je dirais qu’il nous faut à peu près une soirée ; pour avoir un sujet et des notes par-ci par-là. Et ensuite il y a l’enregistrement en tant que tel. Pour un épisode d’une heure, on est environ trois heures, peut-être un peu plus, en communication. On parle avant, on parle après… on discute d’autres choses en même temps en fait.
T : Oui, en gros quand on enregistre, pendant une heure avant on parle de choses qui au fond n’ont pas grand-chose à voir avec l’émission *rires*. On enregistre pendant une heure à deux heures, tout dépend du nombre de hors sujet et d’aléas durant l’émission. Et ensuite on parle encore un petit peu donc il nous faut environ une soirée entière pour l’enregistrement.
À : Ça fait donc environ 10 heures pour le moment. Et ensuite il y a la partie montage et découpage. Et ça c’est la partie de Théo.
T : C’est très variable. Il faut nettoyer les bruits parasites : les bruits de fond chez certaines personnes, les micros qui feraient des bruits bizarres etc. Pour ça, il n’y a pas le choix, il faut parcourir tout l’enregistrement, l’écouter, et enlever petit à petit tous les morceaux qui pourraient gêner les auditeurs. C’est un peu chirurgical comme travail, mais c’est nécessaire pour que l’émission soit écoutable. Ensuite on supprime les silences au-delà d’un temps défini.
Il faut savoir que j’enregistre l’émission grâce à un logiciel qui s’appelle Skype Recorder, qui se lance à chaque fois que je commence une conversation Skype. Le fichier généré est un fichier stéréo. Il faut donc repasser le fichier en mono et ensuite égaliser les volumes sonores de chaque personne, leurs micros n’étant pas forcément réglés au même volume. Une fois que c’est fait, je rajoute l’intro de l’émission et la musique de fin. J’encode enfin tout ça avec Audacity. Au début je diffusais ensuite sur tous les forums, sur Univers Podcast et sur Facebook. Aujourd’hui je poste uniquement sur Facebook. L’étape montage au final prend 2 à 3 fois le temps de prise. Entre 4 et 6h pour une émission d’une heure donc.
C : À peu près 2 jours pour une émission donc.
T : Voilà. Adaptable suivant le thème. La partie préparation est un peu différente suivant le thème abordé. Un thème de règle est plus facile à préparer qu’un thème sur les MTR par exemple.
C : Quand sort le prochain épisode et quel sera le sujet ?
À : Le prochain épisode sortira juste avant la sortie d’Amonkhet sûrement le jeudi ou le vendredi. (ndlr : cette interview a été réalisée avant les Avants-Premières Amonkhet)
C : Des conseils pour quelqu’un qui voudrait se lancer dans un projet similaire ?
T : Personnellement, j’ai demandé des conseils aux présentateurs du Judge Cast original et ils ne m’ont pas dit grand-chose… parce que honnêtement, il n’y a pas grand-chose à dire. Ils m’ont dit « la chose la plus importante c’est d’être régulier ». Ils pensaient que le fait d’avoir un rythme régulier donnait une image de sérieux et que c’est ça qui faisait le succès de leur émission.
À : Je n’ai pas de conseil en particulier pour un podcast, mais plutôt pour un projet en général : pour m’être lancé moi-même dans un nouveau projet il y a peu, je pense qu’il faut prendre quelque chose qui nous intéresse vraiment et où l’on sait que participer à ce projet va nous plaire, nous amuser. Se lancer dans un projet uniquement pour aider la communauté est une mauvaise idée.
T : Ca peut partir d’une bonne intention mais ce n’est pas possible de tenir la distance dans ces conditions. Si quelqu’un veut se lancer dans un projet, qu’il n’hésite pas à en parler avec d’autres personnes qui sont investi dans un projet et leur demander de l’aide pour démarrer.
Un grand merci à Àre et Théo de s’être prêtés au jeu de cette interview, ainsi qu’à Charly pour avoir recueilli leurs propos. Si vous êtes intéressés par les RMP, vous pouvez retrouver les anciens épisodes sur Univers Podcast en attendant qu’un nouvel hébergement soit trouvé.
Si vous voulez en savoir plus sur ce qui se fait dans l’arbitrage francophone, je vous invite à consulter cette page.
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Je vous dit à très bientôt pour le prochain numéro de Derrière un Projet.
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