Cela fait maintenant une semaine que le nouvel IPG est sorti et les gens sont vraiment enthousiastes au sujet de la nouvelle infraction : erreur liée à une carte cachée (ou HCE pour Hidden Card Error). Nous avons reçus de nombreux satisfécits à son sujet car elle s’appréhende intuitivement et il est très simple de l’expliquer aux arbitres.
En particulier puisque c’est une infraction guidée par la philosophie, cela implique que la plupart des situations dans lesquelles elle s’applique doivent être très intuitives et réciproquement une situation où la HCE semble vraiment mauvaise est le signe qu’elle l’est probablement ! Sérieusement, si vous vous trouvez dans une situation où vous pensez qu’appliquer la HCE conduirait à faire des choses ridicules dans la partie, attribuez une GRV et discutez de cette situation avec d’autres arbitres plus tard.
Cela dit, il y a plusieurs confusions ici et là et je pense qu’il est utile d’en parler, à la fois pour assurer une certaine cohérence dans son application et une clarté à propos de l’infraction et de sa signification. La compréhension de ces scénarios devrait vous aider à déterminer les limites de la HCE et comment elle est censée fonctionner.
Souvenez-vous que nous poussons les choses à fond ici. Les premiers exemples sont assez simples mais ensuite ça devient fou. OK ! Le règlement commence toujours par faire en sorte que les cas les plus courants sont biens traités et nous les pousserons à leurs limites au fur et à mesure de l’étude des cas particuliers.
Obscur confident
L’Obscur confident a été une source de douleur depuis son impression. Les règles sur les capacités déclenchés manquées réduisirent sensiblement la gêne mais il y avait encore quelques cas particuliers douloureux. C’est pourquoi nous avons fait de l’Obscur Confident un exemple de HCE, parce que maintenant elle traite ces cas spéciaux. Notez que l’exemple se réfère à la « résolution » de la capacité déclenchée de l’Obscur Confident. Piocher une carte pendant votre tour n’est pas une mauvaise résolution de l’Obscur confident ; c’est l’oublier complètement. Résoudre un Obscur confident implique d’annoncer « Je résous Bob » et de mettre une carte directement dans votre main, ou bien de commencer votre tour en piochant deux cartes.
Cet exemple a été choisi parce qu’il est important de comprendre que la HCE peut laisser aux joueurs avec une carte « de moins », ce qui est acceptable de par la nature de leur erreur. Si je me souviens de l’effet déclenché de mon Obscur confident et que j’oublie de révéler la carte, je la perds même si il n’y a pas de scenario dans lequel je suis censé ne pas avoir cette carte. Perdre la carte est la pénalité pour cette erreur.
Gobelin fouineur
Les gens ont galéré avec la phrase « Si une capacité en attente sur la pile aboutirait à une situation globalement légale ». Il vaut mieux ne pas analyser trop techniquement ce que signifie être « sur la pile », l’idée générale est qu’il y a une suite d’actions en cours, et que si l’une de ces actions à venir va rectifier la situation, on s’en satisfera. Ainsi si j’active un Gobelin fouineur et que je pioche avant de me défausser, il y a clairement une action de pioche à venir, même si techniquement tous les coûts devant être payés pour mettre la capacité en pile ne sont pas déjà payés. Cette partie de la règle dit que engager-piocher-défausser à la place de engager-défausser-piocher vous donne un Warning et la partie reprend. De même pour une Bombe à sortilèges d’horizon résolue dans le mauvais ordre, ou Visions nées du sérum faite à l’envers. Pensez-y comme un léger assouplissement du jeu dans le mauvais ordre (même si ce n’est pas ça du tout) qui permet que tout fonctionne.
Toupie de divination du Sensei
Il existe toujours dans LEC l’exemple d’un joueur qui regarde les 3 premières cartes de sa bibliothèque grâce à une Toupie de divination du Sensei qui n’est plus en jeu. Je ne pense pas que ça ait beaucoup d’importance. Le résultat – mélanger ces cartes à la bibliothèque – est le même. Fondamentalement, l’idée de la HCE est de donner le pouvoir à l’adversaire. Et dans le cas de quelqu’un qui regarde les 3 premières cartes de sa bibliothèque il n’y a aucun pouvoir à lui donner : le mélange répare l’infraction en lui-même. Donc je ne pense pas qu’il y ait besoin d’impliquer l’adversaire ici.
Le regard interdit
J’ai déjà écrit sur le regard interdit. Un joueur effectue un mulligan, applique le regard 1 puis annonce qu’il effectue encore un mulligan. Mon conseil n’a pas changé : il va très probablement effectuer un mulligan avec une carte de moins. Cependant le procédé lui-même a changé, techniquement. Honnêtement c’est un peu tiré par les cheveux mais voici comment cela va se passer :
Le joueur pioche sa main de six cartes. Il applique le regard 1. Ensuite il annonce un mulligan et mélange sa main à sa bibliothèque avant que quelqu’un l’arrête. Peut-être qu’il pioche une nouvelle main, peut-être pas.
On dirait bien que l’infraction a été de mélanger les cartes dans sa bibliothèque où elles ne sont pas censées être ! La correction de la HCE est de montrer la bibliothèque à l’adversaire et de le laisser choisir le nombre de cartes qui sont censées être dans la main ; dans ce cas-là, cinq, puisqu’il a mulligané deux fois.
Bien sûr il est fort probable que l’adversaire passe directement au mulligan 4. Et c’est très bien, puisque qu’il dispose de cette option.
(Une lecture stricte de l’infraction pourrait être interprétée comme laissant l’adversaire choisir la main de six cartes parce que c’est ce nombre de cartes qui a été mélangé. Mais ça serait totalement hors de propos).
La mue
Apparemment on a rapporté plusieurs cas où un joueur a posé sa main sur une carte avec la mue qu’il a ramassée au passage. Bonté gracieuse ! Du point de vue de la philosophie, être face cachée sur le champ de bataille compte comme une zone cachée. On révèle la main à l’adversaire et il y choisit une carte à mettre sur le champ de bataille face cachée. Il se peut qu’elle n’ait pas la mue mais nous n’avais jamais eu la certitude que la carte initiale avait la mue, de plus la manifestation a rendu possibles des scénarios où une carte est face cachée mais n’a pas la mue. Bien entendu, le joueur ne recevra pas de pénalité pour avoir en jeu une carte face cachée qui n’a pas la mue !
Il est intéressant de noter que si cela se produit pour une carte manifestée, la carte renvoyée sur le champ de bataille doit encore avoir la capacité de manifestation attachée à elle.
Pyxide de pandémonium
Et voilà, je viens d’exiler deux cartes dans ma pile de la Pyxide. Oups.
Voici typiquement l’une de ces situations où la solution de la HCE est de toute évidence inappropriée parce qu’il y a une incohérence avec la philosophie bien que techniquement les critères soient remplis. Bienvenue dans les recoins les plus obscurs ! D’un point de vue fonctionnel, toutes ces cartes sont identiques, puisque personne ne les connaît et il n’y a aucune raison que cela de faire changer cela, même si techniquement la zone est cachée. Contentez-vous de mélanger dans la bibliothèque une des cartes choisie au hasard dans la pile.
Bibliothèque sylvestre
Il ne s’agit pas d’une vraie carte.
Comment ? Elle existe dans le Gatherer.
Les gens deviennent réellement furieux quand je dis ça mais la vérité est que nous ne pensons pas à la Bibliothèque sylvestre quand nous écrivons le règlement. Cette carte ne fonctionne pas dans le contexte du Magic de tous les jours et la meilleure chose à faire est simplement de laisser les arbitres improviser une solution du mieux qu’ils le peuvent.
Ceci dit, il s’avère qu’en réalité la HCE apporte un peu d’aide dans ce cas-là. Si un joueur s’est mis dans une situation telle que les cartes piochées pour la Bibliothèque sylvestre se retrouvent mélangées avec le reste de sa main, demandez au joueur combien de points de vie il souhaite payer. Ensuite, laissez l’adversaire retirer le nombre de cartes en trop qui restent et mélangez-les dans la bibliothèque.
Puisqu’on parle de remélanger les cartes, pourquoi ne pas plutôt les remettre sur le dessus de la bibliothèque si ces cartes étaient déjà connues du joueur avant qu’il ne les pioche ?
On pourrait être séduit par l’idée d’être capable de remettre les choses dans l’ordre où elles étaient auparavant et c’est une piste que nous explorerons probablement à l’avenir. Comme pour la question sur l’Obscur confident, il est acceptable de ne pas restaurer l’état de la partie de façon parfaitement exacte. La pénalité pour avoir commis une erreur de ce type est de perdre une carte qui est mélangée dans le deck, et cela est cohérent.