Mentoring

Mentorat. Mentor. Elève. Si vous deviez choisir un seul concept à associer au programme arbitral, la plupart des gens pencherait pour celui-ci. Du premier jour d’un simple candidat à l’arbitrage avec les plus hauts niveaux de leadership dans le programme, ce concept est partout.

Je me suis lancée dans l’arbitrage alors que j’avais déjà une formation pédagogique. De ce fait, je n’ai pas eu à réfléchir à la façon d’aborder le mentorat car je le pratiquais au quotidien. Mais lorsque j’ai commencé à préparer un article à ce sujet, j’ai réalisé que personne ne m’avait expliqué ce que cela signifiait. On pourrait imaginer que cela soit lié à ma fonction de professeur à cette époque, mais peu de ressources que j’ai pu consulter lors de mon passage au niveau 2 ne traitaient de ce sujet.

J’ai décidé de présenter ici certaines des compétences et techniques de mentorat qui se transposent bien de l’enseignement à l’arbitrage. Ces conseils sont destinés à aider essentiellement à préparer un candidat de manière individuelle à un test, mais peuvent être modifiés au besoin pour d’autres situations.

Établir une base de référence

Chaque candidat à l’arbitrage viendra à vous avec un niveau de connaissances différent. Traiter chaque personne de la même manière ne vous donnera pas des résultats similaires ; une approche comme celle-ci aura plus souvent un effet néfaste sur votre mentorat. Un enseignement individualisé peut représenter beaucoup de travail initial, mais s’avérera plus efficace dans l’ensemble.

Il existe de nombreuses façons pour déterminer le niveau de départ de votre candidate. Le meilleur moyen que j’ai trouvé est de jouer une partie de Magic avec elle. Vous pouvez en dire beaucoup sur les compétences d’une personne en fonction de sa façon de jouer. Une fois que votre élève est plus à l’aise, vous pouvez jouer une partie impliquant des interactions de plus en plus compliquées par le biais des effets déclenchés ou des combats, et lui demander d’expliquer les règles derrière ces interactions. En plus de la tester dans des situations ‘en direct’, vous pouvez également ajuster les decks pour inclure différentes notions en fonction du niveau du test pour lequel elle se prépare. Vous pouvez même monter d’un cran et lui faire annoncer chaque transition d’étapes et de phases, ainsi que toutes les actions qu’elle entreprend dans le jeu.

Un autre excellent outil utilisé par mon mentor reprend beaucoup de ce qui a été mentionné ci-dessus. Il avait une boîte de jeu contenant des cartes ciblant les différentes interactions et scénarios de règles que l’on retrouve dans le test de niveau 1. Il a apporté cette boîte lors de notre toute première séance de mentorat et je me souviens avoir eu l’impression d’être passée dans une essoreuse – mais une fois que nous avions fini, il avait une bonne idée de l’état de mes connaissances. À l’instar de la partie de Magic avec votre élève, cette méthode peut être adaptée pour répondre à ses besoins.

Ne vous précipitez pas sur le jargon

Beaucoup de candidats qui viennent à vous auront une certaine connaissance du jeu, mais une grande partie de la terminologie technique leur passera par-dessus la tête. Être introduit à quelque chose de nouveau alors que vous avez déjà des notions préconçues de la façon dont cela doit fonctionner peut être très démotivant. Si vous parlez avec des termes qu’ils ne comprennent pas, vous risquez de les perdre complètement. Cela ne veut pas dire qu’ils ne devraient pas apprendre la terminologie précise, mais plutôt que vous devez être capable de la simplifier en fonction de leurs connaissances et de leur aisance. Ainsi, soyez prêt à utiliser la terminologie encore et encore, jusqu’à ce qu’elle soit vraiment acquise. La répétition mène à la familiarité.

Exemples concrets

Vous pourrez lancer des règles et des règlements jusqu’à ce que vous vous n’ayiez plus de souffle, mais beaucoup d’élèves auront besoin de bon nombre d’exemples concrets pour comprendre. Cela peut aller de la simple partie de Magic aux expériences d’arbitrage lors d’événements, de discussions sur l’origine de certaines règles aux raisons d’une modification pour mieux répondre aux besoins des joueurs et du jeu. Cela peut sembler inutile de l’écrire, mais ces exemples feront partie intégrante de l’apprentissage de votre élève et lui permettront d’assimiler les connaissances lors de vos sessions. Avoir ces éléments, expériences et discussions signifie qu’il peut se référer à ceux-ci quand il est placé dans une situation qui le nécessite.

Les discussions sur le “pourquoi” sont mes favorites et sont idéales pour des exemples concrets. Pourquoi les actions basées sur un état existent-elles ? Parce que sans elles, le jeu serait bloqué par tout ce qui doit être traité avant de passer à la suite de la partie. Pourquoi sommes-nous passés de Game Loss à Warning pour les problèmes de decks ? Pour inciter les joueurs à nous appeler lorsqu’ils commettent une erreur, ce qui est au final mieux qu’un Game Loss.

Vérifier la compréhension

Mes collègues reconnaîtront cette phrase, et il se pourrait que je sois de nouveau en train de vous dire quelque chose que vous connaissez déjà, mais vous devez vous assurer que les notions sont bien acquises avant de passer à autre chose. Personne ne veut se sentir comme l’étudiant qui est perdu en classe alors que tout le monde a progressé.

La plupart des élèves auront un ou deux (ou plus selon les cas) aspects des règles et règlements qui prendront beaucoup plus de temps à être intégrés que les autres. Pour ma part, il s’agissait des effets de remplacement, et la plupart des arbitres avec qui j’ai parlé avaient un Talon d’Achille qu’ils ont travaillé pour le surmonter. Vous pouvez y remédier en définissant des étapes dans le processus de mentorat pour vous assurer qu’ils ont bien assimilé l’information. Ne vous contentez pas d’un “Oui, non, j’ai compris”, mais testez-les pour vous assurer de leur compréhension.

Fixer des limites

Ce n’est peut-être pas une chose à laquelle tous les mentors pensent, mais c’est tout aussi important que n’importe quelle règle ou discussion que vous aurez sur les règles ou règlements. Être un bon mentor demande beaucoup d’implication personnelle. Vous ne parlez pas simplement à quelqu’un, vous lui communiquez vos mots et vos expériences personnelles, et ce processus peut être épuisant. Cela devient encore pire si vous finissez par vous rendre disponible en permanence.

Ce n’est pas grave de dire: “Hé, je ne peux pas aujourd’hui” ou “Je suis désolé, mais j’ai passé une journée très fatigante et j’ai besoin de me reposer”. L’arbitrage est un loisir pour un grand nombre d’entre nous. Que nous soyons passionnés est une chose, mais au bout du compte, cela ne reste qu’une passion. Ne laissez pas la formation de la prochaine génération d’arbitres vous consumer. Nous avons besoin de toutes sortes d’arbitres si nous voulons continuer à améliorer le programme.

J’espère que vous avez trouvé certaines ou toutes ces stratégies utiles et j’ai hâte de travailler avec les arbitres que vous encouragerez dans le programme !

Article de Meg Rickman, traduit par Damien Zerillo, relu par Tomas Ornowski

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