L’art du récit – Chapitre 2 : Le Mentor

Theo Millidonis L1, Cyprus

Theo Millidonis L1, Cyprus

Dans le premier chapitre de l’art du récit nous avons réfléchi aux outils nécessaires pour apprendre à connaître notre héros, il est temps de nous pencher sur notre rôle en tant que mentor. Bien que les mentors soient censés s’effacer, il est nécessaire de s’interroger sur la façon dont nous pouvons aider notre auditoire. Le rôle du mentor est de pousser le héros à agir pour changer les choses. Sans un mentor, le héros aura du mal à surmonter les obstacles. Les mentors ont donc une tâche essentielle : guider le héros, lui donner confiance en lui et lui apporter les outils dont il a besoin.

Le mentor doit fournir au héros les nouvelles informations essentielles à sa quête. Il doit le motiver dans ses moments de doute, le pousser à avancer s’il fait preuve d’inertie, et lui fournir les outils pour compléter sa panoplie. Que ce soit une feuille de route vers le succès, des idées nouvelles, ou une approche innovante d’un problème, les participants doivent quitter la conférence en ayant appris quelque chose et en étant capables d’utiliser ces connaissances pour avancer vers la réussite.

Que faites-vous pour le héros?

  1. Le guider : de quelles connaissances a-t-il besoin pour atteindre son objectif ?
  2. Lui donner confiance : comment pouvez-vous booster sa confiance en lui de façon à ce qu’il continue à avancer ?
  3. Lui donner des outils : quels outils, compétences, ou cadeaux magiques allez-vous lui apporter ?

Créer un terrain d’entente

Partager des idées et quelques objets magiques c’est bien, mais si vous n’êtes pas crédible, votre auditoire va décrocher et votre héros s’en ira errer sur la voie du chaos. Pendant votre présentation, votre auditoire vous évalue. C’est dans la nature humaine de comparer et de jauger les autres selon une échelle d’expérience personnelle avant d’envisager adopter de nouvelles idées. Comment, dans ce cas, créer un terrain d’entente ? En identifiant des expériences et des objectifs communs. A partir de là, vous pourrez établir un sentiment de confiance tel que le héros n’aura plus peur de faire le voyage jusqu’à vous, et de vous laisser le guider.

En se concentrant sur des intérêts partagés, vous encouragerez la créativité, donc passez-y du temps. Un colloque qui crée un terrain d’entente peut potentiellement unir un groupe varié vers un objectif commun. Les gens oublient leurs différences au profit du but qu’ils veulent atteindre. L’auditoire choisit d’être réceptif ou non, et ne le sera que si c’est dans son intérêt. Il sera plus enclin à vous suivre dans une nouvelle direction si vous partez d’expériences partagées. Mettons que vous présentez une intervention sur un changement récent de règlement. Si votre auditoire est sceptique quant à la nécessité de ce changement, faites participer des spectateurs avec lesquels vous avez arbitré et rencontré des situations où ce changement a été bénéfique. Vous pourriez faire une présentation sur les investigations, dans ce cas demandez à des arbitres expérimentés dans ce domaine de quitter l’auditoire pour vous rejoindre et partager leurs expériences. Mettez-les en avant et laissez-les donner des exemples pratiques, cela permettra aux autres arbitres d’appréhender plus facilement un sujet intimidant.

Créer un lien avec le héros

  1. Expériences partagées : Qu’avez-vous en commun avec lui ? Des souvenirs, des événements historiques, des centres d’intérêts ?
  2. Objectifs partagés : Vers quoi vous dirigez-vous ? Quelle issue voulez-vous tous atteindre ?
  3. Qualifications : Pourquoi êtes-vous la bonne personne pour les guider ? Avez-vous arpenté ces chemins et en avez-vous tiré des bénéfices ?

Partir de la zone de chevauchement

Pourquoi est-il nécessaire de se poser toutes ces questions à propos de votre auditoire et de vous-même ? Et bien, parce qu’établir un lien avec l’auditoire demande de comprendre et d’être attentif à leur ressenti et leur réflexion. Si vous connaissez bien une personne, les expériences vécues ensemble créent une zone de compréhension mutuelle. En sachant ce que vous avez en commun vous comprenez aussi ce qui vous différencie. Une fois que l’on a défini précisément la zone de chevauchement on voit mieux ce qui n’en fait pas partie, ce qu’il faudra faire accepter à l’autre. Ce travail peut déclencher le changement de perspective que nous voulons provoquer chez notre auditoire et faire de cette intervention un succès.

Maintenant que le héros et le mentor ont fait plus ample connaissance, ils sont prêts à commencer leur voyage dans le prochain article de cette série.

Traducteur : Morgane Costaire

Relecteur : Sylvain