Prevenir les problèmes sérieux™ – IDaW et Corruption

Tout d’abord, si vous vous demandez pourquoi la sanction pour détermination inappropriée du vainqueur d’un match (NdT : IDaW – Improperly Determining a winner, cette infraction sera référencée ainsi par la suite) et pour la corruption, est une disqualification, vous devriez lire en premier lieu cet article. C’est fait ? Bien, vous pouvez poursuivre la lecture.

 

Contrairement à la triche, la connaissance du règlement n’est pas requise pour identifier une “IDaW” ou une corruption. Cela signifie que parfois, un joueur qui sera disqualifié n’aura pas conscience de la portée de ses actes et pourra ne pas comprendre pourquoi.

 

 

Il y a triche et triche :

 

Oublions pour le moment ce point de détail qu’est la différence entre conduite antisportive et triche, puisque ce n’est pas pertinent du point de vue des joueurs.

La plupart croient en effet que s’ils sont disqualifiés, cela signifie que l’arbitre a une mauvaise opinion à leurs égards et qu’il les catalogue comme tricheurs. C’est compréhensible mais cela ne reflète pas la réalité.

Lorsque nous parlons de “IDaW” et de corruption, les joueurs commettent une infraction (vraiment rédhibitoire) pour laquelle la pénalité associée est une disqualification.

Toutefois, si cela est clair pour l’arbitre qui a prononcé cette pénalité, cela est souvent mal perçu par le joueur concerné.

C’est pourquoi, il est très important de faire la distinction entre les joueurs qui commettent ce type d’infraction, et les tricheurs, c’est-à-dire les joueurs qui ont eu l’intention de tricher.

 

 

Prévenir la IDaW et la corruption :

 

Nous rappelons souvent aux joueurs, en particulier aux Grands Prix, que la IDaw et la corruption sont des infractions pour laquelle la sanction est une disqualification. Cela fonctionne puisque le nombre de DQ pour celles-ci sont en baisse.

Cependant, en raison :

  • d’une mauvaise acoustique dans la salle ;
  • d’une mauvaise compréhension de joueurs n’ayant pas l’anglais comme langue maternelle ;
  • d’une inattention de la part de certains ;
  • d’une annonce rappelant la conduite appropriée mais après que la première infraction de la journée ait eut lieu (ces annonces étant souvent faites à la dernière ronde) ;

ce n’est souvent pas suffisant et quelques joueurs ignorants continuent de commettre cette (terrible) erreur.

 

 

Prévenir plutôt que guérir : être pro-actif

 

Depuis peu, chaque fois que je vois une des dernières tables où les joueurs sont sur le point de faire match nul et commencent à discuter de concession, je les arrête et leur dit quelque chose comme : «Vous avez l’air de discuter concession donc, avant que vous ne décidiez quoi que soit, j’aimerais vous rappeler les points suivants :

“You seem to be discussing about conceding to each other so before anything happens, I’d like to remind you the following:

  • premièrement, vous ne pouvez pas lancer un dé ou tirer à pile ou face ;
  • deuxièmement, vous ne pouvez pas offrir quoi que ce soit, y compris un partage des lots, en échange d’une concession ;
  • enfin, vous ne pouvez pas révéler les cartes du dessus de votre bibliothèque afin de déterminer « qui aurait gagné ».

Maintenant, reprenez votre discussion entre-vous et, si vous avez des questions, merci de me les poser en dehors de la table. »

Si vous saviez le nombre de fois que j’ai entendu « Oh, nous ne pouvons pas faire ça ? » depuis que je fais cette prévention active. C’est une bonne indication de ce que chacun d’entre nous, arbitres, devons faire.

 

 

Attraper les tricheurs, et non punir les ignorants :

 

On m’a déjà avancé que l’IPG indique clairement « qu’un arbitre ne devrait pas intervenir dans une partie à moins qu’il ne pense que les règles viennent d’être enfreintes […] » et que ce que je viens de décrire contredit cela.
Ça part d’un bon sentiment mais c’est invalide ici : cette phrase est là pour éviter qu’un arbitre intervienne en amont d’une erreur, comme en disant par exemple que « l’écho n’a pas été payé ».

L’IPG indique également « ou qu’un arbitre souhaite empêcher une situation de se dégrader. ». Cette phrase est très importante : deux joueurs discutent à propos d’une concession et sont sur un terrain glissant puisque la situation peut se dégrader de manière irréversible en quelques mots (« On lance un dé ? » « Pierre, feuille ou ciseaux ? »).

Ainsi, si pour une raison ou un autre, un des deux joueurs concernés met les deux pieds dans le plat, intervenez avant que l’autre joueur n’ait l’opportunité de répondre..

En effet, les joueurs qui sont sur le point de faire cela au nez et à la barbe des arbitres ne sont pas ceux qui sont dangereux pour l’intégrité d’un tournoi. Ils sont les seuls qui ont besoin d’apprendre comment les règles fonctionnent et nous pouvons faire que cela se passe de la meilleure façon possible, ce qui améliorera l’expérience de chacun :

  • Les arbitres ont aidés les joueurs.
  • Les joueurs ont appris quelque-chose d’un arbitre.
  • Les arbitres ET les joueurs n’ont pas besoin de passer un sale quart d’heure.

 

Par conséquent, faites une faveur à tous, soyez pro-actif. Et faites passer le mot !

 

Finalement, si vous vous demandez encore pourquoi la réponse appropriée à ces situations n’est pas « Ne disqualifiez point ! », vous avez réellement besoin de lire cet article à nouveau !

 

Kevin Desprez.